Avant-propos
Cette édition 2020-2021 des GOPÉ imposées à la Belgique par la Commission européenne pourrait sembler, à première vue et pour l'œil profane, peu profuse et par cela
même relativement inoffensive, alors qu'en réalité c'est tout le contraire : cette dernière cuvée des GOPÉ, en plus de sa toxicité usuelle, contient un vicieux poison inédit jusqu'à ce jour dans
le cadre des GOPÉ.
Toute crise, réelle ou simulée, accidentelle ou provoquée, est un accélérateur d'Histoire. Lorsqu'une crise surgit, soit le pouvoir change de main, soit celui-ci resserre son étreinte sur ceux qu'il domine : c'est une constante historique.
Dans le cadre de la lutte contre ce que l'OMS a désigné comme étant la pandémie liée à la Covid-19, les mesures anticonstitutionnelles
imposées dans la majorité des pays, et notamment en Belgique, ont immédiatement eu sur l'économie des répercussions particulièrement destructrices dont les conséquences ultimes, notamment sur le
plan sanitaire, restent encore à venir. L'une de celles-ci, ordonnées dans ces GOPÉ imposées à la Belgique pour la période 2020-2021, étant de faire subir aux
pays membres de la zone euro, et donc notamment à la Belgique, une augmentation massive de leur dette. Or cette dette est impossible à rembourser, elle n'est qu'un instrument de domination et un prétexte à imposer aux peuples des
ajustements structurels qui ne sont en réalité qu'un procédé institutionnel mis en place pour les piller.
Les ordres de la Commission européenne sont arrivés !
Conformément à l'article 121 du TFUE, la Commission européenne a publié, ce 20 mai 2020, son rapport concernant les GOPÉ, les grandes orientations des politiques économiques, pour la période 2020-2021. Vous trouverez ce document ici, sur le site internet de la Commission européenne.
Nous invitons nos lecteurs à lire très attentivement l'intégralité des neuf pages de ce document qui est, certes, rédigé en novlangue européiste, cet idiome abscons destiné à décourager le lecteur et à dissimuler la teneur réelle du message qu'il véhicule. Cette méthode qui consiste à susciter l'ennui et l'indifférence est une des idiosyncrasies de la dictature qu'est l'Union européenne.
Voici le texte complet (que vous trouverez en pages 8 et 9 du document, tout à la fin de celui-ci) des recommandations que la Belgique est tenue d'observer durant la période 2020-2021, c'est-à-dire durant les douze mois à venir :
« 1. dans le respect de la clause dérogatoire générale, à prendre toutes les mesures nécessaires pour lutter efficacement contre la pandémie, stimuler l’économie et soutenir la reprise qui s’ensuivra; lorsque les conditions économiques le permettront, à mener des politiques budgétaires visant à parvenir à des positions budgétaires à moyen terme prudentes et à garantir la soutenabilité de la dette, tout en favorisant l’investissement; à renforcer la résilience globale du système de santé et à garantir l’approvisionnement en produits médicaux critiques¹;
2. à atténuer les répercussions sur l’emploi et les effets sociaux de la crise, notamment en promouvant des mesures actives efficaces du marché du travail et en encourageant le développement des compétences;
3. à parvenir à une mise en œuvre efficace des mesures visant à aider les petites et moyennes entreprises et les travailleurs indépendants en leur fournissant des liquidités et à améliorer l’environnement des affaires; à lancer des projets aboutis d’investissement public et à promouvoir l’investissement privé pour favoriser la reprise économique; à axer les investissements sur la transition écologique et numérique, en particulier sur les infrastructures de transport durable, la production et l’utilisation propres et efficientes d’énergie, les infrastructures numériques, comme les réseaux 5G et Gigabit, et la recherche et l’innovation. »
¹En français, il faut une espace devant les signes de ponctuation composés de deux éléments : le point-virgule, le deux-points, le point d'exclamation et le point d'interrogation. Afin d'être fidèle au texte original, nous citons textuellement le document de la Commission européenne avec cette faute qui consiste à ne pas mettre d'espace avant un point-virgule, qu'elle commet systématiquement, que de plus en plus de documents officiels en français contiennent et qui peut être interprétée comme une contribution supplémentaire à la destruction de la langue française ; en effet, en anglais, il n'y a pas d'espace avant les signes de ponctuation composés de deux éléments comme c'est le cas en français. La manipulation de la langue est un des procédés récurrents du soft power.
Que signifie ce verbiage ?
1. Le premier point porte sur plusieurs éléments différents :
• « mener des politiques budgétaires visant à parvenir à des positions budgétaires à moyen terme prudentes_»
signifie tout simplement réduire les dépenses publiques. C'est une constante dans les GOPÉ.
• « garantir la soutenabilité de la dette »
La dette n'est pas remboursable. L'intérêt justement de cette
dette ne consiste pas à la rembourser, mais de payer des intérêts ad vitam æternam : c'est la créocratie.
• « tout en favorisant l’investissement »
signifie continuer à privatiser nos biens publics. En effet, la méthode traditionnelle pour stimuler l'investissement consiste à baisser les taux
d'intérêt ; or ceux-ci sont à peu près nuls depuis plusieurs années. La privatisation des biens publics est une autre constante des GOPÉ.
• « renforcer la résilience globale du système
de santé »
Ce n'est pas de « résilience globale » que notre système de santé a besoin, c'est d'un financement public suffisant. Cela fait des dizaines d'années que l'Union européenne impose à la Belgique des réductions toujours plus drastiques de son budget à la santé.
• « garantir l’approvisionnement en produits
médicaux critiques »
La meilleure façon de garantir l'approvisionement en produits médicaux critiques, comme en tout autre fourniture stratégique, consiste à les produire soi-même sur son territoire national, ce qui, en toute logique xénocratique est justement empêché par les traités européens qui, entre autres, interdisent toute restriction aux délocalisations.
2. Le deuxième point porte sur la situation sociale catastrophique actuelle et, pire encore, à venir :
« atténuer les répercussions sur l’emploi et les effets sociaux de la crise, notamment en promouvant des mesures actives efficaces du marché du travail et en encourageant le développement des compétences »
signifie contraindre les personnes sans emploi à accepter des conditions de travail de plus en plus déplorables : leur faire accepter de suivre toujours plus de formations qui ne déboucheront sur aucun emploi concret, leur faire accepter de travailler à temps partiel, de plus en plus loin de chez elles, en tant qu'intérimaire ou que pseudo-indépendant, et cela toujours pour un salaire de plus en plus bas. Tout cela contribue en réalité - et c'est l'objectif ! - à détériorer les conditions de travail de ceux qui ont déjà un emploi. En effet, la pression exercée contre ceux qui n'ont pas d'emploi est une menace supplémentaire contre ceux qui en ont un pour le moment. Le but ultime étant de ramener l'ensemble des travailleurs aux conditions dénoncées par Émile Zola dans son chef d'œuvre Germinal.
Cette pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail est également une constante dans les GOPÉ.
3. Le troisième point porte, lui aussi, sur plusieurs éléments différents :
• «
à parvenir à une mise en œuvre efficace
des mesures visant à aider les petites et moyennes entreprises et les travailleurs indépendants en leur fournissant des liquidités »
Ce point est sans doute le plus vicieux de cette édition 2020-2021 des GOPÉ imposées à la Belgique par la Commission européenne.
Il est évident et indiscutable qu'il faille
soutenir financièrement les petites et moyennes entreprises, ainsi que les travailleurs indépendants, qui sont très durement affectés par la destruction de l'économie belge qui a été
consacrée par les mesures anticonstitutionnelles qui ont été imposées à la population belge dans le cadre de la lutte
contre ce que l'OMS a désigné comme étant la pandémie liée à la Covid-19.
Le problème est que l'appartenance à la zone euro de le Belgique a dépossédé celle-ci du pouvoir régalien de battre monnaie, attribut par excellence de la souveraineté. De plus, l'article 123 du TFUE consacre l'interdiction pour la BCE de prêter, ne parlons même pas de donner, de l'argent aux pays membres de la zone euro ! C'est ce qu'on appelle l'interdiction du financement monétaire. Par conséquent, la seule façon dont dispose la Belgique pour « aider les petites et moyennes entreprises et les travailleurs indépendants en leur fournissant des liquidités » consiste à s'endetter encore plus auprès des marchés privés, qui prêteront aux taux de leur choix, ainsi qu'aux conditions de leur choix. Les pays de la zone euro, et en particulier la Belgique, connaîtront ainsi, une augmentation massive de leur dette.
Or, et nous ne le répéterons jamais assez, cette dette est impossible à rembourser, elle n'est qu'un instrument de domination et un prétexte à imposer aux peuples des ajustements structurels qui ne sont en réalité qu'un procédé institutionnel mis en place pour les piller.
La Commission européenne elle-même prévoit dans sa note (13), à la page 4 du document que :
« Après avoir diminué jusqu’à 98,6 % du PIB en 2019, le ratio de la dette publique au PIB devrait augmenter pour atteindre environ 115 % en 2020, selon le programme de stabilité pour 2020. »
Il est fort probable, évident même selon certains analystes, que le taux d'endettement de la Belgique sera bien supérieur à 115 % du PIB au terme de l'année 2020, mais, même s'il n'était que de 115 %, ce nombre suffit par lui-même à prouver l'insoutenabilité de la dette.
La Belgique est soumise au joug d'un pouvoir oligarchique créocratique, par nature xénocratique.
• « améliorer l’environnement des affaires »
signifie favoriser les entreprises et les détenteurs de capitaux en modifiant à l'avantage de ceux-ci le droit fiscal ainsi que le droit du travail, comme en atteste notamment ce passage de la note (22), à la page 7 du document :
« Malgré les efforts déployés par les pouvoirs publics, la charge administrative pesant sur les entreprises s’élève à quelque 7 milliards d’EUR par an (1,6 % du PIB), dont l’essentiel découle du droit fiscal et du droit du travail. »
Une destruction du droit du travail est ainsi préconisée : les travailleurs verront leurs conditions de travail, ainsi que leurs droits et leurs salaires baisser, en conséquence de la politique économique ultralibérale préconisée toujours plus par la Commission européenne.
• « promouvoir l’investissement privé »
signifie, comme nous l'avons déjà expliqué au premier point, continuer à privatiser nos biens publics.
• « axer les investissements sur la transition écologique »
signifie notamment continuer, sous prétexte écologique, à augmenter la pression fiscale sur le contribuable, entre autres à travers les
prix de l'énergie, de l'eau ou encore ceux liés à l'usage de l'automobile, comme par exemple en procédant à une hausse des taxes sur les
carburants.
• « axer les investissements sur la transition [...] numérique »
signifie notamment continuer à diminuer l'usage de l'argent liquide jusqu'à sa disparition totale.
• « en particulier sur [...] les infrastructures numériques, comme les réseaux 5G »
signifie rendre les normes relatives aux rayonnements moins strictes, réduire les taxes sur les antennes et réduire le délai de délivrance des permis pour les antennes, ainsi qu'en atteste textuellement ce passage de la note (22), à la page 7 du document :
« Le déploiement de la 5G est entravé, entre autres, par des normes de rayonnement strictes (notamment à Bruxelles) variables dans chaque région, par des taxes
élevées sur les antennes à Bruxelles et par le long délai de délivrance des permis pour les antennes. »
Cela en dépit du fait que les effets délétères des rayonnements électromagnétiques sur la santé sont connus depuis de très nombreuses
années.
Une précision technique
L'ensemble de ces recommandations est étroitement lié à l'appartenance de la Belgique à la zone euro comme en atteste la note (26) que vous trouverez à la page 8 de cette édition 2020-2021 des GOPÉ imposées à la Belgique par la Commission européenne :
« (26) Une coordination étroite entre les économies au sein de l’Union économique et monétaire est essentielle pour parvenir à une reprise rapide à la suite des répercussions économiques de la COVID-19. En tant qu’État membre dont la monnaie est l’euro, et à la lumière des orientations politiques de l’Eurogroupe, la Belgique devrait veiller à ce que ses politiques restent cohérentes avec les recommandations pour la zone euro et coordonnées avec celles des autres États membres de la zone euro. »
Voilà une raison supplémentaire, si besoin était, pour laquelle la Belgique doit sortir sans délai de la zone euro : l'appartenance de la Belgique à celle-ci est un prétexte de plus que la Commission européenne exploite afin de nous imposer les politiques économiques qu'elle a décidées, à notre place, et que nous devrions suivre, pour notre plus grand malheur...
Une importante précision juridique
La candidature de François Asselineau à l'élection présidentielle française de 2017 lui a offert l'occasion de s'exprimer dans les grands médias français. Dans ce contexte, François Asselineau a fait connaître au grand public l'existence des GOPÉ. Afin d'atténuer l'influence de cette révélation, les européistes ont élaboré, comme par exemple dans cet article, un nouvel élément mensonger de propagande qui consiste à souligner que les GOPÉ que la Commission européenne impose aux pays membres de l'Union européenne sont dénommées sous le vocable « recommandation » ; cela afin de tenter de faire croire que les GOPÉ ne seraient que des « recommandations européennes » qui, elles, ne sont effectivement pas contraignantes. La connaissance de cette argutie spécieuse doit faire partie de votre argumentaire afin de ne pas laisser vos interlocuteurs se laisser berner plus longtemps par cette propagande européiste mensongère².
Rappelons que, comme cela a été exposé au paragraphe précédent, l'ensemble des recommandations de cette édition 2020-2021 des GOPÉ imposées à la Belgique par la Commission européenne, est étroitement lié à l'appartenance de la Belgique à la zone euro. Par conséquent, prétendre que ces recommandations ne présentent aucune obligation est un non-sens. Par le truchement de pactes et de traités tous plus contraignants les uns que les autres (pacte de stabilité et de croissance, TSCG, six-pack, two-pack), les pays membres de la zone euro, comme les autres membres de l'Union européenne dans certains cas, sont soumis à un contrôle très strict de nombre de leurs paramètres économiques. Dans l'hypothèse où un pays se trouverait en infraction, il pourrait être l'objet de sanctions financières importantes dénommées par euphémisme « constitutions de dépôt_», mais qui sont bel et bien de véritables amendes, amendes pouvant atteindre des montants allant jusqu'à 0,5 % du PIB ! Dans le cas de la Belgique, une telle amende pourrait donc s'élever à un peu plus de 2,5 milliards d'euros ! Au regard d'une telle menace, on comprend mieux le caractère obligatoire des GOPÉ.
Un simple raisonnement conceptuel permet de saisir que les recommandations de la Commission européenne concernant les GOPÉ ont un effet comminatoire : en effet, si ce n'était pas le cas, pourquoi la Commission européenne prendrait-elle la peine de se livrer à un tel travail ?
Et, finalement, force est de constater que les pays membres de l'Union européenne mettent en œuvre les GOPÉ édictées par la Commission européenne.
²L'aimable lecteur nous pardonnera ce pléonasme.
Conclusion
La conclusion à en tirer est évidente et incontournable : la seule façon de rendre à la Belgique la possibilité de décider par elle-même des politiques économiques qu'elle veut, ou non, mettre en action consiste à sortir de ce carcan ultralibéral et dictatorial qu'est l'Union européenne par la mise en œuvre de l'article 50 du traité sur l'Union européenne.
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Mike Werbrouck
Président fondateur du MIB
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