« Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark. » disait Marcellus dans Hamlet, de William Shakespeare.
Cette célèbre citation est, plus que jamais, d'actualité : de plus en plus de personnes réalisent qu'il y a quelque chose de pourri au royaume de Belgique. Paupérisation sans cesse croissante de la population, chômage de masse endémique, dégradation continue tant salariale que matérielle des conditions de travail, délocalisations, achats de notre patrimoine par l'étranger, démantèlement généralisé de tous nos services publics : notre société, notre pays, sont en cours de destruction.
C'est ainsi, par exemple, que le mouvement des gilets jaunes en Belgique proteste, entre autres, contre les augmentations que connaissent les taxes sur les
carburants.
Il est essentiel de savoir, à ce sujet, que la hausse des taxes sur les carburants, imposée sous le prétexte fallacieux de récolter des fonds afin
d'influer sur le climat de notre planète, est ordonnée par la Commission européenne et n'est donc
aucunement une décision du gouvernement belge qui ne fait qu'exécuter les ordres de celle-ci.
En effet, comme nous l'écrivions déjà le 30 mai 2018, dans notre article Les GOPÉ imposées à la Belgique pour la période 2018-2019 :
« Conformément à l'article 121 du TFUE, la Commission européenne a publié, ce 23 mai 2018, son rapport concernant les GOPÉ, les grandes orientations des politiques économiques, pour la période 2018-2019. Vous trouverez ce document ici, sur le site internet de la Commission européenne.
De façon tout à fait remarquable, ce document, destiné à la Belgique, n'est disponible qu'en anglais¹, alors même que ce langage n'est aucune des trois langues officielles de notre pays ! Il s'agit, bien sûr, et une fois de plus, d'un usage du soft power, la langue étant un des vecteurs privilégiés de celui-ci.
[...]
¹Si un lecteur trouve ce document en français, qu'il nous le communique, ce qui nous permettrait, éventuellement, de modifier notre texte en conséquence. En attendant, la traduction présentée ici a été réalisée par nos propres soins. »
*Addendum : nous remercions l'aimable lectrice qui nous a renseigné, aujourd'hui même peu après la publication de cet article,
l'adresse de la version française du rapport de la Commission européenne concernant les GOPÉ destiné à la Belgique pour la période 2018-2019. Vous trouverez ce document ici.
Notre article citait ensuite, suivi de sa traduction en français puis de son explication en langage profane toutes deux réalisées par nos soins, le texte complet (que vous trouverez en pages 7 et 8 du document, tout à la fin de celui-ci) des recommandations que la Belgique est tenue
d'observer durant la période 2018-2019, c'est-à-dire durant les douze mois suivant la publication de ces instructions.
C'est ainsi que nous soulignions, entre autres, que la fin du troisième et dernier point de ces GOPÉ 2018-2019 pour la Belgique était :
« Tackle the growing mobility challenges, in particular through investment in new or existing transport infrastructure and reinforcing incentives to use collective and low emission transport. »
Nous en donnions la traduction suivante :
« S'attaquer aux défis croissants de la mobilité, en particulier en investissant dans des infrastructures de transport nouvelles ou existantes et en renforçant les incitations à utiliser les transports en commun ainsi que ceux à faible émission. »
Et nous en donnions l'explication suivante :
« signifie augmenter les diverses taxes liées à l'usage de l'automobile et
notamment celles sur le carburant. En particulier, ici encore, tout comme l'année passée, la Commission européenne entend réduire le salaire de certains
travailleurs en imposant à la Belgique de réserver un régime
fiscal plus sévère envers les voitures de société et les cartes de carburant. [...] »
Afin d'avoir une compréhension parfaite de cette question essentielle, nous ne saurions trop conseiller à ceux qui ne sont pas pleinement familiarisés avec le
concept des GOPÉ de lire, ou de relire nos articles :
Les GOPÉ : les grandes orientations des politiques économiques
Les GOPÉ imposées à la Belgique pour la période 2018-2019
Nos lecteurs les plus fidèles savent depuis plus de six mois qu'une augmentation significative des taxes sur les carburants serait appliquée prochainement.
Quant à ceux qui découvrent, peut-être à la lecture de ces lignes, que l'augmentation des taxes sur les carburants, tout comme l'intégralité de la politique économique de la Belgique pour cette année, et comme chaque année, a été commandée il y a plus de six mois par la Commission européenne, ceux-là savent désormais qu'il ne sert absolument à rien de manifester contre le gouvernement.
Manifester contre le gouvernement ?
À moins de décider de la sortie de la Belgique de l'Union européenne, le gouvernement est complètement impuissant car il est juridiquement tenu d'exécuter
les ordres de la Commission européenne.
Les hommes politiques qui dirigent prétendument la Belgique, ou tout autre membre de l'Union européenne, le savent parfaitement bien. Ils ne sont que du personnel à la solde de l'oligarchie financière et industrielle qui détient réellement le pouvoir en Occident. Ils ne sont que des lampistes, des employés subalternes à qui on fait injustement endosser les fautes.
Manifester contre le gouvernement est absolument sans objet. Quand bien même le gouvernement serait-il dissolu, le suivant n'en aurait pas pour autant le moindre pouvoir supplémentaire de s'opposer aux diktats de la Commission européenne. La vindicte populaire serait, peut-être, apaisée pour un moment mais, en fait, absolument rien ne serait changé à la situation.
Conclusion
Ceux qui croient encore que l'appartenance de la Belgique à l'Union européenne serait quelque chose de souhaitable doivent comprendre qu'il est absolument
vain de manifester contre le gouvernement belge car celui-ci est complètement impuissant étant donné
qu'il est juridiquement tenu d'exécuter les ordres de la Commission
européenne qui impose à la Belgique ses Grandes
Orientations des Politiques Économiques, les tristement célèbres GOPÉ. Par conséquent, toute revendication
doit, afin d'avoir la moindre possibilité d'être réellement entendue et d'obtenir satisfaction, être impérativement adressée au pôle du pouvoir qui commande à la Belgique, à savoir : la
Commission européenne.
Quant aux autres, ceux qui savent que l'Union européenne est une dictature, et qu'il est impossible de la réformer, ils savent que la seule façon de rendre à la Belgique la possibilité de décider par elle-même des politiques économiques qu'elle veut, ou non, mettre en application consiste à recouvrer sa souveraineté, ce qui nécessite de sortir de ce carcan qu'est l'Union européenne par la mise en œuvre de l'article 50 du traité sur l'Union européenne.
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Mike Werbrouck
Président fondateur du MIB
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