Qu'est-ce que la créocratie ?

Valérie Bugault et Jean-Michel Vernochet, le 02 juillet 2015

Ce qui vous attend après la faillite de la Grèce

 

 

Dans cette brillante analyse, Valérie Bugault et Jean-Michel Vernochet nous disent, entre autres,

 

• entre 12'22'' et 12'29'' :

 

« La dette n'est pas remboursable. Mais l'objectif n'est pas de rembourser, l'objectif est de tenir en domination et de toucher des intérêts. »

 

• entre 16'17'' et 17'01'' :

 

« - La dette n'est de toute façon pas remboursable. L'intérêt justement de cette dette, ce n'est pas de la rembourser, mais c'est de payer des intérêts ad vitam æternam...

- Et donc de payer... L'argent qu'on demande à la Grèce est destiné en fait à payer les créanciers, c'est-à-dire les banques... [...]

- Bien sûr. Et l'argent qu'on demande à la Grèce qui ne peut pas le payer, on va le demander aux autres peuples européens qui ne pourront pas payer non plus donc les gens vont avoir des impôts qui augmentent, vont être surendettés de façon publique et de façon privée, donc ça veut dire c'est un immense transfert de patrimoine vers les très grands capitalistes. Il faut se rendre compte que nous assistons à un transfert massif de patrimoine et de capitaux vers les plus grand détenteurs qui en ont déjà énormément. C'est à ça qu'on assiste : dans le monde entier. »

 

• et entre 17'17'' et 17'26'' :

 

« Ce qu'ils veulent objectivement, c'est prendre le pouvoir mondial officiel. Ils ont le pouvoir mondial officieux ; ce qu'ils veulent, c'est le nouvel ordre mondial. »

 

Un instrument de domination

 

La dette n'est qu'un instrument de domination.

 

Cet instrument de domination que constitue la dette permet l'avènement, et le maintien, d'un régime politique dans lequel le pouvoir est détenu par les créanciers : la créocratie.

 

Le modus operandi du pillage auquel se livre la créocratie est parfaitement rodé et connu depuis des siècles : on endette un souverain, une collectivité ou un individu pour ensuite, sous le prétexte de lui faire rembourser cette dette, le contraindre à vendre son patrimoine, ses ressources et ses outils de production. Le bilan de l'opération est l'asservissement de l'endetté par le créancier qui se retrouve, d'une part en possession de toutes les ressources et, d'autre part, avec son débiteur réduit à l'esclavage.

Le comble étant, qu'à cet ultime moment, la dette du débiteur n'est même pas remboursée ! Ce qui n'étonnera aucunement ceux qui ont étudié la question car, comme le dénonçait déjà Aristote au IVe siècle avant notre ère, dans son ouvrage intitulé La Politique (Livre I, chapitre III, 23) :

 

Aristote (-384 à -322)

 « On a surtout raison d'exécrer l'usure¹, parce qu'elle est un mode d'acquisition né de l'argent lui-même, et ne lui donnant pas la destination pour laquelle on l'avait créé. L'argent ne devait servir qu'à l'échange ; et l'intérêt qu'on en tire le multiplie lui-même [...] L’intérêt est de l’argent issu d’argent, et c’est de toutes les acquisitions celle qui est la plus contraire à la nature. »

 

En d'autres termes, dès que de l'argent est prêté avec intérêt par un émetteur de monnaie, il y a plus d'argent dû qu'il n'en existe, ce qui a pour conséquence qu'il est impossible de rembourser l'ensemble de la dette.


 

Le pouvoir de création monétaire est utilisé comme moyen de s'approprier les biens de l'économie réelle.

 

 

¹Que l'on ne s'y trompe pas, le terme « usure » désigne tout intérêt perçu sur une somme d'argent prêtée. L'étymologie même de ce terme nous le confirme : le mot latin « usura » signifie en français « intérêt de l'argent ».

 

Afin de faire accepter l'inacceptable, le pouvoir en place a modifié la définition même du terme « usure » et voudrait nous faire croire que celui-ci désignerait « un taux d'intérêt excessif ». Cela en faisant semblant d'oublier ce qui était connu de tous pendant des siècles, à savoir que le moindre taux d'intérêt, aussi infime soit-il, est excessif.

 

Nous sommes, une fois de plus, en présence d'une pratique du soft power, la langue étant une arme essentielle de celui-ci : la langue, c'est une vision du monde ; imposer sa langue, c'est imposer sa vision du monde.

 

 

Les écrits religieux, quant à eux, nous apprenaient, quelque quatre siècles avant Aristote, que la dette est un instrument de domination. C'est ainsi que, dans l'Ancien Testament, le Deutéronome, qui est le cinquième et dernier livre de ce que les chrétiens nomment le Pentateuque et les juifs la Torah, nous dit :

 

« L'Éternel, ton Dieu, te bénira comme il te l'a dit, tu prêteras à beaucoup de nations, et tu n'emprunteras point ; tu domineras sur beaucoup de nations, et elles ne domineront point sur toi. » (Deutéronome 15 : 6)

 

Une pratique inacceptable

 

Le prêt d'argent à intérêt est une pratique inacceptable². Le MIB prône son interdiction absolue.

 

 

²Quant à ceux qui croiraient que le prêt d'argent à intérêt serait acceptable à la condition que son taux serait inférieur ou égal à celui de l'inflation, nous leur répondrons qu'il n'en est rien étant donné que l'augmentation de la masse monétaire effectuée lors de la création ex nihilo d'argent prêté à intérêt, sans aucune création simultanée de richesse concrète, est elle-même cause d'inflation.

 

Le prêt d'argent à intérêt est une pratique inacceptable quelles qu'en soient les conditions.

 

Conclusion

 

La conclusion à en tirer s'impose d'elle-même : puisqu'il est impossible de rembourser la dette, celle-ci ne sera donc jamais remboursée. Par conséquent, il faut s'affranchir le plus tôt possible de cette prétendue obligation de la rembourser.

 

La politique économique structurelle d'austérité imposée par la Commission européenne aux membres de l'Union européenne, et donc notamment à la Belgique, sous le prétexte fallacieux de rembourser la dette, n'est qu'un instrument de transfert de propriété et de richesse, du peuple vers les créanciers.

 

Étant donné que, d'une part, la moindre décision politique ou économique est dictée à la Belgique par la dictature qu'est la Commission européenne, et que, d'autre part, il est impossible de modifier l'Union européenne, il n'y a qu'une seule façon de se libérer de la domination créocratique : la Belgique doit récupérer sa capacité à prendre elle-même les décisions qui la concernent ; en d'autres termes, elle doit recouvrer sa souveraineté. La seule manière pour la Belgique d'y arriver est qu'elle sorte de ce carcan qu'est l'Union européenne par la mise en œuvre de l'article 50 du traité sur l'Union européenne.

 

Vous êtes convaincus par la nécessité de vous libérer de l'esclavage insensé de la dette ? Vous souhaitez participer à la mise en œuvre de cette solution ? Rejoignez-nous :

 

Adhérez au MIB !

 

 

Mike Werbrouck

Président fondateur du MIB

 

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