Le système héliocentrique de Nicolas Copernic
Il y a quelques siècles, en nos contrées, il n'était pas de bon ton de considérer la possibilité que la Terre tournât autour du Soleil. Une telle hypothèse
constituait une hérésie car elle contredisait le récit biblique.
Aujourd'hui, alors que l'héliocentrisme, en ce qui concerne le système solaire, est une
réalité communément admise, quel regard nous faut-il porter sur le point de vue hétérodoxe ?
Un aimable commentaire à l'origine de cet article
Un internaute - qui se reconnaîtra - nous a adressé le commentaire suivant :
« Ce qui me gêne sur votre page, c'est que vous
avez une vidéo de Pierre-Yves Rougeyron du Cercle Aristote, qui est classé à l'extrême droite et ce n'est pas bon. »
Je remercie cet internaute dont le commentaire, pertinent et intéressant, appelle une réponse que je lui fournis par cet article qui ne s'adresse pas uniquement à lui mais à chaque lecteur.
Et les autres ?
Remarquons tout d'abord que ce commentateur ne semble pas être gêné par le fait que notre site internet relaie des propos et des vidéos d'autres orateurs comme, par exemple, François Asselineau, Michel Collon ou encore Russia Today.
Pourtant François Asselineau est présenté par les médias dominants comme étant un complotiste ou un conspirationniste. C'est ainsi, par exemple, que L'Observatoire du conspirationnisme, plus connu, américanisation des cerveaux oblige, sous le nom de Conspiracy Watch, classe François Asselineau comme étant un conspirationniste.
Quant à Michel Collon, qui lui aussi est présenté par les médias dominants comme étant un
complotiste ou un conspirationniste, certains l'ont classé comme étant un communiste.
Finalement, Russia Today est décrite par L'Observatoire du conspirationnisme comme étant « la chaîne
conspirationniste du Kremlin » et, comme nous le
dénoncions dans un précédent article, par le Parlement européen
comme étant de la propagande russe.
Pourquoi devrait-on s'offusquer du fait que nous relayions des propos d'orateurs classés prétendument comme étant d'extrême droite alors qu'on ne serait aucunement gêné par le fait que nous relayions des propos d'orateurs classés comme étant prétendument des complotistes ou des conspirationnistes, des communistes ou encore des propagandistes ?
Faudrait-il que nous nous soumettions à la bien-pensance et que nous nous limitions à ne publier que des éléments qui auraient été frappés des cachets de l'imprimatur ?
Nous considérons, au contraire, qu'il faut apprécier un message à l'aune de son contenu et non de son émetteur.
Nous pourrions clore ici notre réponse mais nous allons profiter de cette occasion pour développer d'autres arguments relatifs à cette question.
Pierre-Yves Rougeyron ou le Cercle Aristote seraient-ils d'extrême droite ?
Pierre-Yves Rougeyron, qui n'est pas membre du Front national, se définit lui-même comme appartenant au camp national, pour reprendre ses propres termes. Cela le classerait-il à l'extrême droite ?
Pierre-Yves Rougeyron est un orateur de premier ordre : ses analyses sont fines et pertinentes, il est d'une très grande honnêteté intellectuelle et il a, ce qui ne gâche rien, le sens de la formule. Écoutez, par exemple, dans cette vidéo (entre 33'12'' et 40'12''), ce que dit Pierre-Yves Rougeyron à propos de François Asselineau :
Pierre-Yves Rougeyron, le 17 mars 2017
Curée de campagne 1
Quant au Cercle Aristote, voici comment il se définit lui-même :
« Notre association, le Cercle Aristote, organise depuis septembre 2008 des rencontres avec des intellectuels sur des sujets politiques dans un but de partage civique. De cette aventure est née la revue Perspectives Libres, revue trimestrielle d’analyse globale, qui fait se croiser intellectuels, libres penseurs et professionnels de toutes tendances idéologiques et politiques. »
Ceux qui suivent le Cercle Aristote constatent effectivement que celui-ci présente les analyses de personnes de toutes tendances idéologiques et politiques et ne saurait donc être taxé d'extrême droite.
Nous ne sommes pas là pour défendre qui que ce soit mais bien des idées et la vérité.
Que Pierre-Yves Rougeyron, ou le Cercle Aristote, soient réellement d'extrême droite reste à démontrer.
Le procédé n'est pas nouveau, qui consiste à étiqueter ceux qu'on veut diaboliser d'un qualificatif désobligeant ou dégoûtant : « extrême droite », « extrême gauche », « complotiste », la liste est longue et pourrait se résumer en un terme : hérétique. L'hérétique est donc bel et bien celui qui s'oppose au dogme et, par conséquent, au pouvoir ; et l'hérésie n'est pas nécessairement quelque chose d'erroné ou de négatif.
Argumentum ad personam
Quand bien même Pierre-Yves Rougeyron, ou qui que ce soit d'autre, serait-il taxé d'extrême droite, ou de quelque autre qualificatif
que ce soit, cela invaliderait-il pour autant son propos ?
Nous sommes ici en présence d'un argumentum ad personam, une attaque personnelle portée à l'adversaire sans rapport avec le fond du débat. Ce type d'argument est on ne peut plus pauvre sur le plan intellectuel mais redoutable sur le plan émotionnel. Ce n'est pas pour rien qu'Arthur Schopenhauer lui réserva la dernière place dans son excellent ouvrage L'Art d'avoir toujours raison et le qualifia d'Ultime stratagème en écrivant ceci à son sujet :
« Si l’on s’aperçoit que l’adversaire est supérieur et que l’on ne va pas gagner, il faut tenir des propos désobligeants, blessants et grossiers. Être désobligeant, cela consiste à quitter l’objet de la querelle (puisqu’on a perdu la partie) pour passer à l’adversaire, et à l’attaquer d’une manière ou d’une autre dans ce qu’il est : on pourrait appeler cela argumentum ad personam pour faire la différence avec l’argumentum ad hominem. Ce dernier s’écarte de l’objet purement objectif pour s’attacher à ce que l’adversaire en a dit ou concédé. Mais quand on passe aux attaques personnelles, on délaisse complètement l’objet et on dirige ses attaques sur la personne de l’adversaire. On devient donc vexant, méchant, blessant, grossier. C’est un appel des facultés de l’esprit à celles du corps ou à l’animalité. Cette règle est très appréciée car chacun est capable de l’appliquer, et elle est donc souvent utilisée. »
Sophisme de culpabilité par association
Le sophisme de culpabilité par association est une technique fallacieuse qui consiste à tenter de décrédibiliser l'adversaire,
ou un élément, en prétendant qu'il serait semblable à quelqu'un, ou à quelque chose, de détestable sous le prétexte qu'il en partagerait une caractéristique.
Une forme générique de ce sophisme est :
Tous les chiens ont quatre pattes.
Votre chat a quatre pattes.
Donc votre chat est un chien.
Cet exemple peut faire sourire mais illustre parfaitement le mécanisme et la malhonnêteté du procédé.
C'est ainsi que prétendre que quelqu'un serait d'extrême droite sous le prétexte qu'il relaie une vidéo de quelqu'un qui serait prétendument d'extrême droite est on ne peut plus spécieux.
Il est remarquable que l'oligarchie financière qui a pris le pouvoir utilise de plus en plus, afin de tenter de discréditer ses opposants, d'arguments aussi misérables que le sophisme de culpabilité par association et l'argumentum ad personam. Cela signifie, d'une part, qu'elle n'a pas d'arguments valables à opposer à certains orateurs qui, après avoir été soigneusement tenus à l'écart des grands médias pendant des années, sont maintenant présentés comme des prétendus « complotistes », et, d'autre part, qu'elle estime qu'elle a pleinement réussi dans son entreprise d'abrutissement et d'anesthésie des populations, ce en quoi elle n'a pas tout à fait tort... Pour le moment du moins... Car de plus en plus de gens s'éveillent et prennent conscience de ce qui se passe réellement.
Cette technique spécieuse du sophisme de culpabilité par association est tellement utilisée par les grands médias stipendiés par
l'oligarchie financière qui a pris le
pouvoir que notre site internet contient la note suivante au début de notre rubrique Documentaires, et ce depuis le jour où celle-ci a été créée
:
« La prédominance de la pensée unique et la malhonnêteté intellectuelle ambiante rendant le climat de plus en plus délétère, nous tenons à préciser que le MIB ne partage pas nécessairement l'intégralité des propos exprimés dans les vidéos présentées ici. Nonobstant, nous estimons qu'il est intéressant d'être confrontés à un point de vue qui n'est pas en parfaite conformité avec le nôtre. Cette précision semblera superfétatoire à la plupart de nos lecteurs mais elle nous apparaît nécessaire afin d'anticiper tout sophisme de culpabilité par association. »
Sophisme d'honneur par association
Le lecteur qui ne le savait pas encore aura compris que le sophisme de culpabilité par association a une forme symétrique : le
sophisme d'honneur par association qui est une technique fallacieuse qui consiste à tenter de valoriser un allié, ou un élément, en prétendant qu'il serait semblable à quelqu'un,
ou à quelque chose, d'honorable ou de haute valeur sous le prétexte qu'il en partagerait une caractéristique.
Le point de vue hétérodoxe élargit les frontières du débat
Il est remarquable de constater que nous vivons dans une société où le peuple a tellement subi la propagande de l'oligarchie financière qui a pris le pouvoir qu'il est devenu difficile de simplement discuter de certaines choses. Il existe de véritables tabous, ce qui est un signe on ne peut plus clair que nous vivons dans une dictature. En effet, si nous étions réellement en démocratie, tout citoyen pourrait proposer un débat à propos de n'importe quelle question. Or c'est très loin d'être le cas. La plupart du temps, dès que certains sujets sont abordés, une rupture s'opère : les bien-pensants prennent les autres pour des hérétiques. Or un hérétique, comme nous le savons, c'est quelqu'un qui remet en question le dogme et qui, par conséquent, défie le pouvoir.
Michael Parenti a parfaitement expliqué, dans cet extrait (p. 14-15) de son édifiant livre Le Visage de l'Impérialisme, comment le point de vue hétérodoxe élargit les frontières du débat :
« Notre perception [...] est mise en forme par une multitude de forces et de conditions extérieures, comme l'idéologie dominante (ou paradigme dominant), les conventions sociales, notre propre position dans la société, le flot d'information ou de désinformation ambiants et les bénéfices ou les pertes potentiels associés aux avis que nous émettons et à nos décisions. Sur ce dernier point, on ne peut esquiver la remarque d'Upton Sinclair : « Il est difficile de faire comprendre une chose à un homme, quand son salaire dépend du fait qu'il ne la comprenne pas. »
Si ce que nous appelons « l'objectivité » est à peine plus qu'une conformité à un préjugé dominant, alors un paradigme n'en vaut-il pas un autre ? Toute vérité n'est-elle alors rien de plus qu'opinion ou croyance ? Sinon, pourquoi une analyse hétérodoxe serait-elle meilleure qu'une autre, orthodoxe ?
En premier lieu, les vues radicales qui, généralement (mais pas toujours), se situent en dehors du courant dominant sont plus largement critiquées et confrontées aux faits, donc plus fiables. Elles ne flottent pas d'emblée sur le flux dominant. Elle ne peuvent pas se reposer sur la puissance orthodoxe pour évincer l'adversaire et elles ne sont pas soutenues par cette unanimité de préjugés qui passent pour l'objectivité.
En second lieu, nous pouvons évaluer une opinion en fonction de son utilité. Le point de vue hétérodoxe joue un rôle particulier : il conteste l'orthodoxie, il élargit les frontières du débat, il amène les gens à déterrer des données ignorées. La fonction de l'opinion orthodoxe ou conventionnelle est exactement opposée : garder les paramètres du discours dans des limites aussi étroites que possible, rejeter les faits qui ne s'accordent pas avec le paradigme dominant ; par conséquent, les opinions n'ont pas toutes la même valeur. Leur valeur dépend de ce à quoi elles sont utilisées et des intérêts qu'elles servent.
Nous avons tous observé que si quelque chose ne s'inscrit pas dans leurs croyances, les gens mobilisent leurs défenses de réserve. Confrontés à des faits contraires, il est rare qu'ils remettent en question leurs chères certitudes. Faute de pouvoir affronter une opposition, ils prennent des positions de repli qui expliquent à leur satisfaction les données qui contredisent les schémas présents dans leur cerveau.
Quand l'orthodoxie se trouve aussi enracinée dans ses tranchées, les faits perdent leur importance.
Aborder certains sujets jette le doute sur la crédibilité et la santé mentale du
dissident qui ose poser une question. Considérons des sujets aussi brûlants que : la légitimité de l'élection présidentielle de 2004 aux États-Unis, [...], les conclusions de la Commission Warren
sur l'assassinat du président John Kennedy, le nombre de personnes tuées par tel ou tel tyran, la guerre de Clinton/OTAN/CIA contre la Yougoslavie, les questions sans réponse de la Commission du
11 septembre, une analyse de la domination de classe du système politique états-unien et l'absence de contenu politique et économique dans les débats de politique
publique.
Ces thèmes suscitent des interrogations qui transgressent la frontière des points de vue acceptables. Ils
sont en terrain interdit, ils sont donc rejetés a priori et se voient privés d'un examen rationnel. À travers un processus d'affirmation péremptoire (immédiat), de répétition intensive, l'univers du
discours est confisqué et monopolisé. C'est une façon de protéger le paradigme dominant. On ne dépasse la ligne des opinions autorisées qu'au risque de sa réputation intellectuelle ou même de sa
carrière. »
George Orwell, quant à lui, avait dans son ouvrage magistral 1984 (Folio pour la traduction française, 1950, p. 81), œuvre qui reste une priorité de lecture, défini l'orthodoxie par ce magnifique aphorisme :
« Orthodoxie signifie non-pensant, qui n'a pas besoin de pensée. L'orthodoxie, c'est l'inconscience._»
Conclusion
Il faut arrêter d'avoir peur. Il faut arrêter de se soumettre au dogme de la bien-pensance, du politiquement correct, de la pensée unique.
Osez lire tout ce que vous voulez, osez regarder tous les documentaires et films que vous voulez. Jugez les informations pour
ce qu'elles sont et non uniquement en fonction de leur provenance. Et même s'il est évident que la nature de la source peut donner une indication quant à la validité du message,
n'oubliez jamais qu'une source non fiable peut, elle aussi, exprimer à l'occasion quelque chose qui est digne d'intérêt.
À tous ceux qui luttent pour la souveraineté de leur pays, en Belgique, en France ou ailleurs, arrêtez d'avoir peur, arrêtez de
redouter ce terrible sophisme de culpabilité par association, arrêtez de vous éviter les uns les autres de peur de vous retrouver associés à des individus ou à des idées qui ne sont pas
complètement en accord avec vous :
Souverainistes d'un même pays, unissez-vous
!
Et pour une multipolarité saine et pacifique :
Souverainistes de tous les pays, unissez-vous !
Cela est particulièrement valable pour tous les souverainistes des pays qui sont sous le joug de l'Union européenne.
Vous voulez prendre part à la réalisation de ce projet ? Vous êtes favorable à la sortie de la Belgique de l'Union européenne, de la zone euro et de l'OTAN ? Rejoignez-nous :
Mike Werbrouck
Président fondateur du MIB
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