Durant ce mois de janvier 2017, des milliers de militaires et des milliers de véhicules de combat états-uniens ont été débarqués en Europe et déployés le
long de la frontière russe.
Les États-Unis d'Amérique affermissent ainsi la prise qu'ils ont sur le continent européen dont ils occupent militairement depuis des dizaines d'années la majeure partie, dont la Belgique.
La Russie est, bien sûr, à même de se défendre contre toute agression otanienne, en particulier tant qu'elle disposera de ce qu'on appelle, en stratégie nucléaire, la possibilité de la réponse en second. Cependant, l'hypothèse de la survenue d'un conflit armé entre l'Europe et la Russie ne saurait être totalement écartée. En effet, un tel affrontement servirait au mieux, non seulement, les intérêts géopolitiques états-uniens, mais surtout les intérêts de l'oligarchie financière et industrielle qui s'est accaparé le pouvoir.
Ça vous étonne ?
Cet ample déploiement de moyens militaires états-unien en Europe semble étonner une grande partie de la population. Mais ce n'est pas le cas de nos lecteurs qui savent, depuis un an déjà, qu'un tel événement allait se produire. En effet, le 02 février 2016, il y a près d'un an donc, paraissait sur notre site internet un article dénonçant, et analysant, la stupéfiante déclaration faite, le jour-même, par Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN, annonçant la multiplication par 4, en un an, du dispositif militaire en Europe des États-Unis d'Amérique !
Jens Stoltenberg, le 02 février 2016
Et comme vous pouvez vous en douter, ce déploiement d'armes et de troupes états-uniennes en Europe n'en est qu'à ses débuts...
Que fait la Belgique ?
De son propre aveu, comme l'indique son site internet, l'armée belge est active non seulement sur le territoire belge mais encore dans de très nombreux pays étrangers : dans les pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie), en Afghanistan, en Irak, au Mali, au Congo, en Tunisie, au Niger, au Bénin, au Liban, en Jordanie et en Syrie. Excusez du peu !
Quant à la marine de guerre des forces armées belges, pudiquement baptisée « composante marine_», elle est, bien sûr, présente en mer du Nord - c'est de bonne guerre - mais également en mer Baltique ainsi qu'en mer Méditerranée.
Alors que la Belgique ne cesse de voir son endettement croître et qu'on nous répète inlassablement, qu'afin de rembourser cette dette, il nous faut réduire nos dépenses publiques, du moins celles qui bénéficient au peuple - c'est-à-dire à l'immense majorité des habitants de la Belgique - comme, pour n'en citer que quelques unes, les pensions, les allocations pour les travailleurs en congé de maladie, pour les personnes souffrant d'un handicap ou pour celles sans emploi, les remboursements des frais médicaux et pharmaceutiques ; alors, donc, qu'on nous répète qu'il faut réduire nos dépenses publiques, cela a-t-il du sens de dépenser tant de ressources en opérations militaires à l'étranger au lieu de prendre soin de notre population et de laisser les autres peuples vivre comme ils l'entendent ?
Cui bono ?
À qui cela profite-t-il ? Voilà la question qu'il faut sans cesse se poser.
• Tout d'abord, et de façon évidente, la Belgique, paralysée dans le carcan de l'Union européenne, elle-même structure dictatoriale de vassalisation du continent européen, tout comme
l'OTAN d'ailleurs, pour le plus grand profit de l'Empire déclinant des États-Unis d'Amérique, est devenue, tel un faquin, un de ses nombreux supplétifs. La Belgique s'est abaissée au rang de laquais des États-Unis
d'Amérique.
• De plus, toutes ces dépenses militaires bénéficient au complexe militaro-industriel qui a le plus grand intérêt à ce que le monde se trouve dans la plus grande instabilité possible. Il faut bien comprendre que le plus grand ennemi du complexe militaro-industriel est la paix.
Le
17 janvier 1961, il y a 56 ans déjà, le Président Dwight Eisenhower, lors de son discours de fin de mandat, avait adressé à ses
concitoyens une mémorable mise en garde à ce sujet.
• D'un point de vue géopolitique, il est essentiel de ne jamais perdre de vue que l'objectif stratégique prioritaire des États-Unis d'Amérique est d'empêcher une alliance entre l'Allemagne et la Russie.
• Finalement, l'oligarchie au pouvoir ne cessant - par vocation : ce point sera l'objet d'un prochain article - de s'accaparer une part de plus en plus importante des richesses, que ce soit en Belgique, en Europe ou partout ailleurs dans le monde, crée de plus en plus de misère et de malheur. La seule façon de maîtriser, de dominer, le mécontentement sans cesse croissant qui en résulte consiste à le canaliser en horizontalisant les tensions. Diviser pour régner : en montant les humains les uns contre les autres afin de créer des conflits, des guerres, les populations opprimées, spoliées, sont littéralement¹ distraites de l'oppression qu'elles subissent et se voient, de surcroît, offrir l'occasion de se défouler à l'encontre d'autrui ; autrui qui n'est, en réalité, qu'un alter ego tout autant opprimé et spolié que soi-même...
De façon ultime, l'abrutissement, l'emprisonnement et l'assassinat ne suffisant plus, la seule façon qu'a une oligarchie capitaliste de conserver le pouvoir consiste à neutraliser les populations en fomentant des guerres, civiles ou internationales.
Comme nous ne le répéterons jamais assez, George Orwell écrivait, au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, dans son magnifique ouvrage 1984 :
« La guerre est engagée par chaque groupe dirigeant contre ses propres sujets et l'objet de la guerre n'est pas de faire ou d'empêcher des conquêtes, mais de maintenir intacte la structure de la société._»
¹Le verbe distraire provient du verbe latin distrahere qui signifie tirer en divers sens.
Que faire ?
La Belgique doit refuser d'être complice de cette mascarade belliciste ! Elle doit recouvrer son indépendance diplomatique et militaire et la seule façon de le faire consiste à :
• non seulement sortir de l'OTAN par la mise en œuvre de l'article 13 du Traité de l'Atlantique Nord ;
• mais encore sortir de l'Union européenne par la mise en œuvre de l'article 50 du traité sur l'Union européenne étant donné que l'article 42 du TUE place la politique étrangère et la politique militaire de l'Union européenne sous la tutelle de l'OTAN.
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Mike Werbrouck
Président fondateur du MIB
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